Bien communiquer avec son chien
Une relation réussie est basée sur :
A - Une connaissance des conduites sociales et de communications canines
B - Une connaissance des bases de l’apprentissage
C - La constance des Maîtres pour poser les règles nécessaires d'une vie harmonieuse
A - Une connaissance des conduites sociales et de communications canines :
Le risque le plus courant, est de penser que le chien se comporte comme le ferait un être humain à sa place, exemple : un déplacement et une approche rapide vers le chien peuvent être considérés par ce dernier comme une agression. C’est cependant souvent ainsi qu’ils nous voient avancer vers eux (surtout les enfants!) Parfois tout gais et tout sourire et souvent en élevant la voix ce qui se révèle plutôt menaçant du point de vue canin, pourtant (de notre point de vue) qu’y a-t-il là d’inquiétant dans notre comportement? À part cette innocente et joyeuse précipitation à aller spontanément vers l’autre ? De même que regarder l’autre droit dans les yeux pour un chien est carrément une provocation, alors que nous trouvons qu’il n’est pas franc de ne pas regarder l’autre en face ! Se frotter, s’appuyer de tout son corps, du museau ou de la patte sur un congénère, peut nous sembler un geste affectueux du chien. En fait, il n’en est rien, il cherche à proposer son contrôle sur l’autre !
Quand un chien ne parvient pas à comprendre ce que l’on attend de lui, cela suscite souvent sa crainte et parfois sa peur. Il est important de savoir bien reconnaître comme telle cette émotion chez son animal, pour ne pas aggraver la situation. Il est juste alors de se demander si nous avons été clairs dans nos demandes et si ce ne sont pas tout simplement nos messages qui sont illisibles pour lui.
Ces quelques exemples ordinaires de conduites canines en disent déjà long sur ce qui différencie nos deux espèces, et comment spontanément nous les interprétons de notre seul point de vue humain.
B - Une connaissance des bases de l’apprentissage :
Le risque le plus courant est de favoriser le langage verbal (système de communication des humains entre eux), alors que le chien utilise le langage non verbal renforcé du para verbal.
Les êtres humains communiquent entre eux principalement par la parole avec le choix des mots (le verbal), mais pas seulement. Ils utilisent aussi beaucoup les gestes (le non verbal) ainsi que les tons et les modulations de la voix (le para verbal).
Ces 2 canaux de communication complémentaires venant ponctuer, souligner, renforcer leurs propos.
Les chiens communiquent entre eux avec le non verbal, c’est à dire les postures, les mimiques, les attitudes, les regards, la distance ou les rapprochements qu’ils modulent avec le para verbal c’est à dire des sons du corps (aboiements, jappements, hurlements, grognements, gémissements etc.) dans un très vaste registre d’intonations, rythmes et pauses.
En déplaçant et utilisant leur corps en une vaste gamme gestuelle et sonore, nos chiens «parlent» un langage riche et varié pour exprimer leurs états émotionnels, leurs besoins...
Même si pour nos compagnons nos mots n’ont pas de sens, ils ont la capacité d’en mémoriser un très grand nombre, et nous pouvons leur apprendre à les associer à une action. Mais sans accès à la signification de nos propos, c’est donc au ton de notre voix, à nos gestes et attitudes que le chien accordera la plus grande importance.
Voilà pourquoi avant d’affirmer que le chien ne comprend rien, qu’il n’est pas intelligent, qu’il est têtu, paresseux ou indépendant, demandons-nous d’abord si nous nous sommes bien fait comprendre.
Pour nous comme pour l’espèce canine, c’est la concordance de tous les systèmes de communication employés qui crédibilise le message et augmente sa capacité d’être perçu avec justesse.
C - La constance des Maîtres pour poser les règles nécessaires d'une vie harmonieuse :
Le risque le plus courant est de croire que l’on se fera mieux aimer de son compagnon si l’on est permissif avec lui, alors que c’est de cohérence dont le chien a besoin.
Le laisser sans direction, sans marche à suivre, à décider lui-même de ce qu’il veut à la maison ou en promenade, n’est qu’irresponsable et néfaste pour tous.
Vouloir être celui qui décide ne peut être que le fait d’une personne avertie et avisée, constante et donc cohérente.
Il ne faut pas compter obtenir de l’obéissance de votre compagnon :
En croyant qu’il vous comprend et en interprétant ses comportements à tort
Sans lui accorder ni le temps ni la patience que nécessite tout apprentissage
Sans être cohérent, en interdisant par exemple aujourd’hui, ce qui était autorisé la veille
Sans être constant et proférant des ordres sans les pousser jusqu’au résultat escompté, et où involontairement on lui apprend justement qu’il peut ignorer vos demandes.
En usant de la punition de manière inutile ou abusive ? ( je vois des propriétaires punir leur chien parce qu’il n’a pas obtempéré alors qu’il ne peut pas comprendre qu’on l’agresse pour une non action - ou punir un chien qui adopte une posture dite "de soumission" ... cette posture chez le chien, étant entre congénères justement destinée à éviter les agressions. Punir ne devrait jamais être rien d’autre qu’ignorer son chien une dizaine de minutes, son plus grand confort étant l’attention de son propriétaire).